TUTTO PONTI GIO PONTI ARCHI-DESIGNER AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS MAD DE PARIS PROLONGÉE JUSQU’AU 25 MAI 2019
L’exposition Tutto Ponti. Gio Ponti Archi-Designer, inaugurée il y a un peu plus d’un mois au Musée des Arts Décoratifs de Paris, rencontre un vif succès auprès du public et de la critique. Le Mad a accepté de prolonger l’exposition jusqu’au 5 mai 2019 afin de satisfaire les nombreuses demandes.
Paris célèbre le maître du design et de l’architecture du XXème siècle avec la grande exposition Tutto Ponti. Gio Ponti archiDesigner au Musée des arts Décoratifs, sous la direction de Olivier Gabet, Dominique Forest, Sophie Bouilhet-Dumas et Salvatore Licitra.
Table basse
Triangulaire, en bois massif de palissandre avec pieds en laiton satiné et plateau en verre transparent extra clair. Elle fut dessinée dans les années 50 pour l’entreprise M. Singer&Sons, l’une des plus importantes de New York.
L’exposition retrace la longue carrière du Maestro, de 1921 à 1978, en mettant en lumière tous les aspects de son travail au travers de 500 pièces, certaines exposées pour la première fois, architectures, meubles, meubles, céramiques, lampes, verres, magazines, dans un agencement conçu par l’agence Wilmotte & Associés et avec le projet graphique d’Italo Lupi pour la signalétique. L’agence betC assure le graphisme des documents de communication.
Molteni&C (entreprise du Groupe Molteni avec Dada, Unifor et Citterio), a confirmé depuis 2010 l’attention pour les maîtres de l’architecture et du design avec le projet de réédition de meubles signés Gio Ponti et à ce titre a décidé de soutenir cette exposition unique, la première rétrospective de Gio Ponti en France. Une confirmation du parcours de redécouverte des projets de Gio Ponti, que Molteni&C continue à poursuivre afin de contribuer à la valorisation des protagonistes de l’histoire du design italien sur la scène internationale.
“Architecte et créateur éclectique, intéressé tant par la production industrielle que par l’artisanat”, affirment les commissaires de Tutto Ponti. Gio Ponti archi-Designer, “Ponti a enrichi l’architecture de l’après-guerre, en indiquant des perspectives pour un nouvel art de vivre”.
Molteni&C ne participe pas seulement en tant que mécène de l’exposition Gio Ponti Archi-Design, mais contribue en prêtant au Musée des arts Décoratifs une partie du mobilier original qui appartient désormais à la collection du Molteni Museum. Grâce à l’accord signé avec les Héritiers Ponti qui prévoit l’exclusivité mondiale pour la réédition et la commercialisation de tous les meubles dessinés par Gio Ponti, à l’exception des droits cédés à d’autres fabricants, Molteni&C a lancé un programme de revalorisation du précieux travail de recherche que le grand maître du XXe siècle a réalisé en plus de 50 ans d’activité dans de nombreux domaines – architecture, design, arts appliqués et édition.
Le projet de réédition a donné vie à une collection de meubles, dont quelques modèles dessinés par Ponti uniquement en pièces uniques ou en série limitée, présentée pour la première fois au Salon du Meuble de 2012, après un long processus de recherche, de sélection et d’étude des prototypes. La collection, réalisée en collaboration avec les archives Gio Ponti et la direction artistique de l’agence Cerri & Associati, comprend des meubles et des accessoires dessinés par Gio Ponti entre 1935 et les années 70, qui font partie aujourd’hui de la Heritage Collection Molteni&C.
Au fil des années, de nouvelles pièces ont enrichi la collection qui comprend aujourd’hui 14 meubles en 21 variantes.
Le mystérieux au quotidien
Le deuxième volet de l’exposition se penche sur la manière dont les surréalistes ont abordé l’archétype des objets du quotidien et ébranlé les codes de notre monde apparemment familier.
Après 1945, de nombreux designers ont adopté des stratégies semblables : Achille Castiglioni, notamment, dont les créations sont souvent basées sur la notion du ready-made. De nombreuses réalisations du Design radical italien, notamment « I Sassi » (1967/68) de Piero Gilardi ou le siège « Capitello » (1971) de Studio65, ne sont pas sans rappeler les fragments d’objets énigmatiques et décontextualisés de Salvador Dalí ou Giorgio de Chirico, par exemple.
En témoigne, par exemple, l’appartement parisien qu’il a dessiné de 1929 à 1931 pour Carlos de Beistegui, l’un des principaux collectionneurs d’art surréaliste. Suite à la montée du national-socialisme en Allemagne et à l’occupation de la France, de nombreux protagonistes du surréalisme ont dû émigrer aux États-Unis, et le mouvement a commencé à inspirer aussi des designers de ce côté de l’Atlantique, notamment Ray Eames et Isamu Noguchi. En 1942, Friedrich Kiesler met en pratique des visions spatiales surréalistes lors de l’aménagement de la Galerie Art of This Century de Peggy Guggenheim à Manhattan.
Les formes biomorphes que Kiesler confère aux meubles de la galerie ont exercé une forte influence sur le langage organique du design américain de l’après-guerre.
Le monde dénaturé
Le deuxième volet de l’exposition se penche sur la manière dont les surréalistes ont abordé l’archétype des objets du quotidien et ébranlé les codes de notre monde apparemment familier.
Après 1945, de nombreux designers ont adopté des stratégies semblables : Achille Castiglioni, notamment, dont les créations sont souvent basées sur la notion du ready-made. De nombreuses réalisations du Design radical italien, notamment « I Sassi » (1967/68) de Piero Gilardi ou le siège « Capitello » (1971) de Studio65, ne sont pas sans rappeler les fragments d’objets énigmatiques et décontextualisés de Salvador Dalí ou Giorgio de Chirico, par exemple.
Des artistes surréalistes tels que Man Ray ou Roberto Matta, ont eux aussi exploité, dans les années 1960 et 1970, les possibilités offertes par de nouvelles matières plastiques pour transformer des motifs surréalistes en sièges sculpturaux. Ce volet de l’exposition présente également des œuvres récentes basées sur la décontextualisation et l’aliénation de l’ordinaire apparent : la « Horse Lamp » (2006) du duo de designers Front ou « Coathangerbrush » (1992) de Konstantin Grcic, qui cite Marcel Duchamp en tant que source d’inspiration importante de ses réalisations.
Les formes d’Eros
Le troisième volet est consacré à des thèmes de prédilection du mouvement du surréalisme : l’amour, l’érotisme et la sexualité. Dans la période d’après-guerre, ces thèmes font leur entrée dans le design d’intérieur, ce dont témoignent les intérieurs et meubles sensuels du designer italien Carlo Mollino ou le « Mae West Lips Sofa » (1938) de Salvador Dalí, que Studio65 a adapté par la suite avec son célèbre canapé en forme de lèvres « Bocca » (1970). Les interactions existantes entre le surréalisme et le design sont emblématiques dans le domaine de la mode où Salvador Dalí a également joué un rôle de pionnier. Dès les années 1930, il a collaboré avec la légende de la haute couture Elsa Schiaparelli, et a réalisé de nombreuses couvertures de magazines et affiches publicitaires dans le domaine de la mode ainsi que des motifs de tissus pour des entreprises de textile.
Tandis que les œuvres de surréalistes masculins sont souvent pétries de clichés de genre, les travaux de nombreuses de leurs collègues féminines se distinguent par une approche plus subtile de ces thèmes ce qui en fait une référence importante pour les designers d’aujourd’hui. Les photos subversives de mode de Lee Miller, les autoportraits androgynes de Claude Cahun et l’assemblage « César » de Mimi Parent sont quelques-unes des œuvres de l’exposition qui en témoignent le mieux.
Les côtés sombres de la sexualité ont eux aussi joué un rôle important pour les surréalistes, notamment inspirés par la lecture des traités de psychanalyse de Sigmund Freud qui considérait que l’amour et l’érotisme étaient intrinsèquement liés à des forces antagonistes telles que la violence, l’oppression et la destruction. Certains travaux de Hans Bellmer ou Wolfgang Paalen sont représentatifs de ce courant, tandis que des objets de Gaetano Pesce, Maarten Baas ou Studio Wieki Somers montrent que ces thèmes ont aussi été abordés par le design. La théière « High Tea Pot » (2003) de Somers en forme de crâne de sanglier peut être recouverte d’une fourrure de rat musqué. Elle remet ainsi en question notre conception du confort, de la même façon que Meret Oppenheim, l’une des figures de proue du surréalisme, l’a fait dans certaines de ses œuvres.
Yves Tanguy, La splendeur semblable, 1930 Kunstmuseum Basel, photo: Martin P. Bühler, copyright for the works of Yves Tanguy: © VG Bild-Kunst, Bonn 2019
Nacho Carbonell, Table Cocoon 8, 2015 Courtesy of Carpenters Workshop Gallery
La pensée sauvage
Le dernier volet de l’exposition la notion de « la pensée sauvage » telle que définie par l’ethnologue français Claude Lévi-Strauss : l’intérêt pour l’archaïque, le hasard et l’irrationnel qui s’est exprimé dans l’enthousiasme que les surréalistes ont manifesté pour l’art dit « primitif » et leur envie d’expérimenter de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques tels que la pratique de la « peinture automatique » .
Dans le domaine de l’art, cette ouverture aux expériences a fait naître des univers d’une logique formelle particulière, souvent marqués par des formes foisonnantes ou fondantes, telles que dans les tableaux de Max Ernst ou d’Yves Tanguy. Dans le domaine du design, des motifs comparables apparaissent surtout à partir des années 1980 lorsque l’on observe un intérêt plus prononcé pour des approches expérimentales et lorsque les designers commençent à déconstruire les formes et typologies d’objets. Les éléments en cuir « Pools & Pouf ! » (2004) de Robert Stadler en sont un bon exemple.
On y voit un canapé façon Chesterfield qui – à l’instar des objets dans les tableaux de Salvador Dalí – semble fondre. « Porca Miseria! » (1994) d’Ingo Maurer, un luminaire qui semble exploser, ou « Cocoon 8 » (2015) de Nacho Carbonell, un hybride de table et de lampe, montrent des approches similaires. Des références concrètes à des motifs visuels des surréalistes se retrouvent dans le clip de la chanson de Björk « Hidden Place » (2010) dans lequel une larme parcourt de près le visage de la chanteuse – une allusion à la célèbre photographie « Les larmes » de Man Ray (environ 1932).
Les projets du courant Design critique s’emparent résolument de l’agenda du surréalisme à la fois subversif et critique à l’égard de la société, tels que Dunne & Raby le traduisent dans leurs « Designs for an overpopulated planet: The Foragers » (2009). Il s’agit ici d’objets imaginaires d’un avenir dystopique se situant entre l’art et le design, la réalité et la fiction.
Audrey Large, TP-TS-12. Mocap, 2018 Courtesy of Audrey Large and Nilufar Gallery, Milan
Ces exemples montrent à quel point le dialogue entre le surréalisme et le design restent d’actualité aujourd’hui encore. Le surréalisme a incité certains designers à s’interroger sur la réalité qui se cache derrière le visible et à concevoir des objets qui font de la résistance, rompent avec nos habitudes et sortent des sentiers battus. Il a libéré le design d’après-guerre du carcan du fonctionnalisme et dévié notre regard de la forme des choses à leurs messages, souvent cachés. L’exposition « Objects of Desire » explore pour la première fois ce phénomène tout en présentant l’un des dialogues les plus riches en conséquences entre l’art et le design des 100 dernières années.
www.design-museum.de
Ruth Francken, Man Chair, no. 24/24, 1970 © Vitra Design Museum, photo: Jürgen Hans, copyright for the works of Ruth Francken: © VG Bild-Kunst, Bonn 2019
Le Corbusier, Sculpture Ozon III, 1962 © F.L.C/VG Bild-Kunst, Bonn 2019
Pedro Friedeberga, Hand Chair, c. 1965 © Vitra Design Museum, photo: Andreas Sütterlin
Gae Aulenti, Tour, 1993 © Vitra Design Museum, photo: Jürgen HANS
Dan Tobin Smith, A Matter of Perspective (published in Wallpaper* No. 69, June 2004, set design by Lyndsay Milne McLeod) © Dan Tobin Smith
Jasper Morrison, interior design for Capellini, 1992 Courtesy of Jasper Morrison Ltd. and Capellini
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